Le débat organisé par Sud-Ouest
Bonjour,
Pas de quoi être fiers, voire même d'être maudits par plusieurs générations.
C'est n'importe quoi ... qui peut trouver ça beau ? ... n'est-ce pas un crime environnemental ?
Pourquoi sommes-nous aussi crétins ?... et pour le bénéfice de qui ?
Par bonheur, certains les retapent, et c'est beau ... merci à eux.
Ah, ces lobbies ! ... parce que c'est bien de cela qu'il s'agit : de profits !
Mon Dieu, quelle honte !
Gabriel DELICOURT
article de Sud-Ouest du 30 octobre 2007
ÉNERGIE. --Les partisans argumentent, les opposants contre-attaquent : le débat sur l'éolien dans le département s'anime
Les vents forcissent
Entre les dossiers en suspens dans le marais d'Yves ou à Archingeay, le Parc en cours de réalisation à Péré et le projet, beaucoup plus lointain, d'éoliennes offshore au large des Portes en Ré (nos éditions des 17 et 18 octobre), le débat sur l'éolien a retrouvé de la vigueur ces derniers jours. Les positions des « pro » et des « anti » se radicalisent. Les opposants, sous la houlette des associations Aunis dans le Vent et Fédération Environnement Durable organisent d'ailleurs un débat public, jeudi 8 novembre à 20 h 45 à la salle des fêtes de Puyravault.
Les partisans, eux, expliquent dans nos colonnes pourquoi ils soutiennent le développement maîtrisé de ces parcs éoliens. À noter que dans le courrier que nous avons reçu à « Sud Ouest » (1), les « pour » sont tous des habitants de Charente-Maritime, les « contre » principalement extérieurs au département et à la zone de diffusion de « Sud Ouest ». On peut d'ailleurs se demander comment ils ont eu « vent » de notre débat?
Jean-Pierre Lambert, ingénieur des Mines (17). « Je vous remercie de permettre à la majorité silencieuse de s'exprimer ; je suis indigné de voir avec quelle légèreté les médias donnent la parole à quelques exaltés qui pratiquent l'opposition systématique et la désinformation avec la mauvaise foi la plus totale. Aucun de leurs arguments n'est vrai : sur l'effet de serre, les études d'EDF montrent que l'éolien se substitue au thermique (2 860 MW en 2010 pour 10 GW installés) ; sur le bruit, nous avons la réglementation la plus sévère : 3 Db de bruit émergent la nuit, 5 le jour, et elle est respectée ; sur 200 parcs installés, deux ont posé des problèmes (Plougras et Saint-Crépin) et ils ont été résolus. Sur le paysage, là aussi quelques cas malheureux dont, j'en conviens, Avignon, contre une majorité de réalisations bien inscrites dans le paysage. Et je pourrais continuer ! »
Cela suffit de donner des leçons aux autres pays et de rester les mains dans les poches
Jean-Michel Leforestier (Seine-Maritime). « Ici en Seine-Maritime, nous avons des éoliennes sur terre avec un projet d'éoliennes en mer, et nous pouvons constater que les Hollandais, acheteurs de résidences secondaires, arrêtent leurs achats et pour certains revendent leurs biens. Même chose pour les Français. Imaginez passer des vacances avec les rayons du soleil interrompus d'une manière lancinante par les pales de ces machines. À fuir ! Pour d'autres cieux plus cléments. »
Luc Dazy (Avy 17). « Bien sûr qu'il faut réaliser ce projet et en envisager beaucoup d'autres. Cela suffit de se gargariser de développement durable, de protection de l'environnement, de réduire les gaz à effet de serre pour éviter de grands dérèglement climatique. Cela suffit de donner des leçons aux autres pays et de rester les mains dans les poches, sauf à ressasser que le nucléaire ne dégage pas de CO2 et qu'il préserve notre indépendance. Ces deux derniers points sont faux : le nucléaire produit du CO2 de par son extraction et son transport. Nous sommes dépendants de pays tiers pour nos achats d'uranium. Ce dernier vient de voir son prix multiplié par 7 ces cinq dernières années. Serons-nous encore à la traîne en Europe en matière d'énergie éolienne, alors que nous possédons le deuxième gisement éolien en Europe. Cette énergie renouvelable doit se développer beaucoup plus en la mixant avec du photovoltaïque et du bio gaz. Outre la propreté, et la gratuité, de cette ressource, j'y vois un autre avantage : les abords du parc éolien, interdits de pêche, serviraient de zone de reproduction pour les poissons en continuelle raréfaction. »
Serge Faure (Vernon, 27) : « Je trouve aberrant qu'un site à l'attrait touristique aussi important que l'île de Ré soit menacé par une déferlante d'aérogénérateurs industriels qui gâchera à jamais le côté typique et sauvage de ses paysages. Mais qu'est-ce qui pousse nos élus à des inepties pareilles ? Attrait d'une taxe professionnelle ? Serait-on capable d'accepter n'importe quoi pour de l'argent ! Ces élus seraient-ils des gens irresponsables ? Ils pensent peut-être qu'avec une verrue sur le nez ils seront plus désirables ? Mais quelle est cette folie qui est dans le vent ? »
Yves Simon (Sainte-Mère l'Église, 50) : « J'apprécie la Charente-Maritime, ses sites maritimes, ses côtes. C'est pour moi le " Grand sud ", une région de soleil, idéale pour les vacances. Mais la Charente-Maritime avec des éoliennes industrielles, non merci. Je passe mon chemin pour aller chercher le soleil ailleurs. »
Ils s'imaginent avoir acheté un paysage en même temps que la maison
Guy Chézeau (La Rochelle). « Le problème qui nous est posé avec le réchauffement climatique et avec la disparition programmée des ressources fossiles ne peut trouver une réponse qu'à travers un "bouquet" d'énergies renouvelables : l'éolien mais aussi le solaire thermique, le solaire photovoltaïque, le bois et la géothermie basse température (pompes à chaleur,?) Dans ce contexte, l'éolien doit trouver sa place. Il existe des nuisances avérées, d'autres imaginées par des associations d'opposants dont les membres nouvellement arrivés s'imaginent avoir acheté un paysage en même temps qu'ils achetaient leur maison. Alors le parc offshore ? J'applaudis des deux mains : 80 MW, pour des éoliennes qui auront toutes les chances d'avoir un fonctionnement beaucoup plus important qu'à terre puisque bénéficiant d'un vent régulier, pour des machines qui ne peuvent avoir aucun impact paysager négatif, même en les observant de la côte à la jumelle, dont l'impact sonore ne peut exister, sauf à s'en approcher en bateau, dont l'impact sur les chauves-souris ne peut pas être même évoqué et dont l'impact avifaunistique me semble bien aléatoire. Un argument semble trop souvent oublié : une éolienne, c'est quelques dizaines de boulons, son effacement ou son remplacement par une machine plus sophistiquée n'est qu'une affaire de quelques jours. »
(1) - larochelle@sudouest.com ou agence « Sud Ouest », 29 avenue Michel-Crépeau, 17000 La Rochelle.
26 septembre 2007 le message de Yves Grosset Grange:
Contribution au débat sur l’éolien en Charente-Maritime :
Bonjour
Puisque vous nous proposez de donner notre avis pour ou contre l'éolien dans notre département, je tiens à vous dire que je fais partie des personnes très favorables au développement de cette énergie chez nous.
Je n'aurais aucune réticence à ce que de telles machines soient implantées près de chez moi (bien qu'il y ait peu de chances que ça se produise car j'habite en ville). Je les trouve belles et leur chuchottement ne me gènerait nullement.
Cette appréciation est subjective, j'en conviens, mais elle est sûrement liée au fait que l'énergie éolienne me parait "sympathique" pour bien des motifs.
Le premier d'entre eux est qu'elle ne produit pas de déchets nucléaires, et que contrairement à ce que ses opposants affirment, il n'est nullement nécessaire de construire de nouvelles centrales thermiques pour pallier aux irrégularités du vent. Elle permet donc aussi de réduire l'émission de gaz à effet de serre. Pour pouvoir affirmer ceci je me fonde sur 2 rapports de EDF-RTE (*), la société qui est chargée de gérer le réseau de distribution et d''assurer en permanence l'adéquation entre l'offre et la demande, donc d'assumer les irrégularités de l'éolien, du solaire, et aussi de ... la demande.
Mon second motif est que notre indépendance énergétique passe par la mise en oeuvre en priorité d'un large "bouquet" d'énergies, parmi lesquelles doivent figurer les plus renouvelables, à savoir l'éolien et le solaire. Quant à l'argument "nationaliste" des opposants selon lesquels ce ne sont que des allemands qui en profitent, je pense qu'il vaut mieux faire marcher des constructeurs allemands de machines que de continuer à acheter à prix croissants du pétrole et de l'uranium de plus en plus rares.
Je me retrouverais volontiers aux côtés des opposants aux éoliennes lorsqu'ils se déclarent favorables à une réduction très importante de nos besoins en énergie et en électricité en particulier. Mais je ne les vois pas souvent "au charbon" pour sensibiliser et proposer des mesures incitatives pour y parvenir... Quand les a-t-on vu réclamer des aides à l'isolation des logements existants, des réglementations propices à une conception plus rationnelle des lotissements et des immeubles neufs, des plans d'actions ou des mesures fiscales pour le développement des transports moins gourmands et moins polluants (ferroutage, transports en commun etc.) ? Poursuivre notre développement en devenant sobres et économes en énergies est en fait le principal moyen de notre indépendance énergétique !
Je pense que des erreurs ont été faites dans certains projets éoliens mais qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
Certes le parc de St Crépin a eu des défauts sérieux en matière de bruit, mais ils ont été corrigés, au point que les habitants de ce village qui se plaignent encore du bruit sont devenus très rares ... et ont des voisins qui ne ressentent plus ces problèmes. La création d'un lotissement neuf en bordure de ce bourg montre bien que la dévalorisation des propriétés n'est plus une crainte fondée dans cette commune. Quant au parc de Bernay St Martin, il fait consensus dans les commune concernées, comme vous l'avez écrit dans vos colonnes.
Si dans certains cas (hors département, à ma connaissance) des habitants se sentent mis devant le fait accompli c'est sans doute que des élus locaux n'ont pas fait ce qu'il fallait pour que toutes informations soient données avant l'enquête publique. Nous sommes légitimement fondés à demander que la plus large concertation locale s'applique à des projets qui ont une telle visibilité.
En conclusion, je pense que l'éolien ne se raisonne pas seul. Il a sa place dans une politique énergétique globale, qui passe autant par les économies que par les sources renouvelables. J'aimerais que votre média nous parle des régions et collectivités qui ont traité globalement leur problème d'énergies, même si notre retard fait qu'il faut les chercher à l'étranger !
Salutations distinguées.
Yves Grosset-Grange
La Rochelle
Président de DEFI ENERGIES 17
Siège social 41 bis rue Bernard Palissy
17700 SURGERES
(*) Extraits des 2 rapports évoqués plus haut:
Etude EDF-RTE du 25/10/2004 :
« L’insertion d’un parc de 10 000 MW (5000 éoliennes , NDLR) peut se faire sans remettre en cause la sécurité de l’équilibre offre/demande grâce à des moyens qui aujourd’hui déjà permettent de faire face à des aléas importants » et ajoute… « La ressource hydraulique offre des moyens d’ajustement
rapides, fiables et puissants »
Bilan prévisionnel de l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité en France jusqu'à à l'horizon 2020. 18 juillet 2007:
« malgré l'intermittence du vent, l’installation d’éoliennes réduit les besoins en équipements thermiques nécessaires pour assurer le niveau de sécurité d'approvisionnement souhaité. On peut en ce sens parler de puissance substituée par les éoliennes. »